Ce dimanche 21 Octobre restera un jour mémorable pour moi, car du haut de mes 16 ans je participe à mon premier "vrai" raid. Bien entendu je ne le fait pas seul et je n'oublierai pas mon coéquipier Francesco qui malgré son nom est loin d'être « un peintre » et je doit en toute humilité avouer que je n'ai fait que suivre le guide, et quel guide mes aïeux!!! La moindre des choses que je puisse faire pour le remercier d'avoir accepté de faire équipe avec moi est d'à mon tour décrire cette fabuleuse journée vue de mes modestes 1 m 70 à coté de ce roc au coeur tendre.
Francesco commence son résumé par le trail mais pour moi, dormeur invétéré et quadruple vainqueur de la "palme du fracaseur d'oreiller", le raid commence lors de ma lutte à 5 heures et demi du mat contre cette maudite couette qui ne voulait pas me laisser sortir! Enfin après un solide petit dej sous l'œil attentif (quoique encore un peu vague) du patriarche nous sommes parti pour la demeure de l'ami Goudgoud. J'y rencontre un olivier un peu fébrile et mon colossal équipier qui à cette heure ci avait déjà le sourire. Enfin nous sommes en route vers le pays de la ruffe. Dés notre arrivée, à la base nautique du Salagou, je constate qu'il sera peut-être bon de garder le pantalon de survêt par dessus le corsaire car le mercure avait du mal à décoller de ses 3°c.
Après un séjour aux toilettes du camping d'à coté (les campeurs qui sont passés après nous ont dû nous haïr) et la récupération flash des dossards à vélo commencent les choses sérieuses : la préparation des vêtements, du sac et du vélo qui est effectuée de manière très rigoureuse, quasi-militaire. Ensuite vient le briefing de Francesco : (en gros) "on gère au trail et au canoë, ne t'inquiète pas si on nous met un voyage on se rattrapera à la VTT'O et à la CO". Nous voyons les Tamaroux partir et observons leurs trajectoires de retour du trail (qui était libre) et donc nous savions déjà avant même de partir par où nous allions revenir! Sacré filou ce Francesco!
Le déroulement de cette épreuve de canoë’O peut se résumer en quelques mots : premiers à savoir où est le poste mais bien vite (trop vite) rattrapés par les gros bourrins qui ont finis par comprendre par où il fallait partir. Ce scénario se répéta jusqu’à la fin de l’épreuve. A noter, quand même une certaine impression d’inutilité car j’arrivais à sentir quand Francesco lit la carte : le canoë était à l’arrêt ! Une fois mes bras bien détruits nous finissons le canoë dans les 10 premiers et nous voilà dans le parc à vélo où après une brève collation nous partons sur nos fidèles montures.
Francesco dit avoir fait une erreur à la première balise amis si c’est le cas je l’en remercie car si nous n’avions pas commencé par cette longue route en pente douce pour me chauffer les cuisses et laisser décanter le sang de mes épaules, je crois que j’aurais eu vite fait de goûter à la ruffe du pays car pour atteindre la 1ère balise il m’a fallu effectuer un portage meurtrier ( bien que mon grand gaillard qui, semblant s’être spécialisé dans la descente de ravins encombrés de concurrents qui marchent à contresens, n’a pas mis le pied à terre !). En somme les premières balises se font dans cet esprit là et malgré ma légère frustration de voir mon fidèle pilier crapahuter comme s’il n’avait pas un vélo sur l’épaule je vois quand même un avantage à ces fastidieux portages : c’est la découverte de panoramas sublimes qu’endémiques que nous offrais le Salagou et sa terre rouge. Enfin après cette éprouvante épreuve nous nous élançons sur des chemins plus roulants sur lesquels je me plais mieux. Francesco fait une orientation irréprochable et nous prenons toujours les bons chemins. Mon coéquipier est bluffant : il n’hésite jamais et voit toutes les balises, même celle qui sont cachées sous l’eau. Je me remet totalement à lui et me contente de le suivre en essayant de ne pas trop le ralentir et nous voilà enfin récompensés quand on nous annonce que nous sommes premiers du Tamarounet !!! C’est étrange de s’apercevoir le regain d’énergie que peut procurer une simple annonce. Mais la fatigue se fait quand même sentir et mon brave coéquipier le devinant fait son possible pour m’éviter de faire des détours, dont un mémorable où moi et ma monture aurions pu nous noyer dans une « flaque » comme celle de Francesco qui s’en tire avec un grand cri et avec la perte de quelques menues force des généreux mollets de son maître.
C’est donc bien fatigué que j’arrive dans le parc à vélo dans lequel je commence avec anxiété à penser que j’allais orienter pendant la C.O., car tel était le contrat initial. Cette anxiété augmentée par la pression de la première place devient insupportable mais je tiens trop de mon fier grand-père pour demander à Francesco, qui a déjà plus que rempli sa part du contrat, d’orienter à ma place. Mais mon compagnon est perspicace : il s’aperçoit de ma gêne, de plus lui aussi rêve de victoire, alors quand il me propose d’orienter c’est avec soulagement et sans hésitation que je répond par l’affirmative. Etant donné que je connais les compétences en orientation et les capacités physiques de mon grand compagnon je sais que la victoire ne tient qu’à la fidélité de mes frêles guiboles. Et fidèles elles l’ont été !!! il faut dire qu’elles savaient qu’elles ne trottaient pas pour rien car cette machine à suivre les traits roses sur la carte se montra infaillible. C’est ainsi que Francesco et moi franchissons victorieux, et pour ma part crevé, la ligne d’arrivée avec tout de même le modique écart de 20 minutes entre nous et les seconds.
Cette paëlla qui fût servie à tous les participants prit pour moi une saveur particulière : la saveur de la victoire, jamais, Même dans mes pronostics les plus optimistes, j’aurais pensé gagner le premier vrai raid auquel je participerais. Cependant je n’oublierai pas que sans mon fidèle coéquipier et sans l’entraînement assidu prodigué par mon père je ne serait arrivé à rien, alors encore un grand merci à tout les deux et « caresse à l’œil !!!
LOIC
1 commentaire:
Très beau compte-rendu de Loïc !
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